Après des années difficiles, le rail haut-savoyard semble sorti de ses difficultés et retrouver un avenir moins sombre. La ligne du Chablais n'a survécu aux vagues de fermetures successives que grâce aux trains d'eau et aux trains neige. Des embranchements particuliers ont fermé un peu partout sur la région et le trafic Fret diffus a fondu comme un peu partout en France.
Les autorités politiques du département et le Conseil du Léman, regroupant la Haute-Savoie et les cantons Suisses bordant le Léman, fait pression sur la SNCF et les CFF pour obtenir la réouverture de la ligne Evian - St Gingolph, fermée à tout trafic en 1986 et même désertée depuis par le train touristique qui l'avait fait revivre quelques années ; une fois électrifiée et remise en état, elle pourrait écouler une part du trafic transfrontalier voyageurs et fret, soulageant la ligne Genève-Lausanne-Brig, au nord du Léman.

Depuis la régionalisation du transport régional de voyageurs en Rhône-Alpes, les dessertes évoluent et se développent : des liaisons directes avec Lyon sont créées ou sensiblement accélérées ces dernières années, aussi bien au départ de St Gervais que d'Evian ; leur succès ne se dément pas.
Il reste cependant de nombreux progrès à faire, notamment sur les liaisons entre Annecy, la préfecture et ses sous-préfectures, Bonneville et Thonon. Une association d'usagers, la FNAUT 74, propose un projet de desserte ambitieuse cadencée à l'heure (voire à la demi-heure en pointe...) entre Annecy, Annemasse et Genève-Eaux-Vives, avec correspondances de et vers St Gervais, et Evian. Avec simulations de roulements de Z2 et d'horaires, ils tentent de démontrer la possibilité d'un tel programme, exigeant finalement, selon eux, peu de moyens en plus par rapport à la situation actuelle. (voir leur site Internet pour plus de détails).

Côté trains supplémentaires, il apparaît à peu près certain que les lignes haut-savoyardes ne pourront pas absorber plus de trafic sauf grandes opérations de modernisation, en particulier sur la signalisation. Des projets existent depuis plusieurs années pour remplacer le block manuel par un block automatique et les postes d'aiguillages manuels par une télécommande centralisée ; la fluidité du trafic et la fiabilité des installations en seraient grandement améliorées, mais surtout, de substantielles économies pourraient être réalisées ; éventuellement, de nouveaux trains pourraient être créés.

Mais faute de crédits, ces projets restent dans les cartons... pour le plus grand plaisir des amateurs de vieux chemin de fer : les lignes de l'Arve, mais surtout du Chablais, comportent encore de nombreux signaux mécaniques intéressants, qui disparaîtraient en cas de modernisation.

Les signaux mécaniques les plus répandus sont des sémaphores unifiés, rénovés après-guerre, mais la gare de Thonon-les-Bains se paye le luxe de posséder deux potences PLM à deux sémaphores chacune !
Quelques signaux de vitesse sont encore montés sur supports type PLM et les abords de l'embranchement de l'usine des eaux minérales d'Evian sont très riches en signaux mécaniques variés : un Ralent30+avertissement, un RR30+carré+avertissement, un disque+sémaphore, un sémaphore simple, un ensemble carré+sémaphore. Tous ne sont hélas pas accessibles pour les photographes...