Pendant le stationnement à St Etienne. Photo : TCD

A St Etienne, la rame est garée au faisceau marchandises de Châteaucreux. Les nombreux amateurs présents en profitent pour aller admirer les 231 K 82, 2D2 9134, et Picasso X 4001, préservés et abrités sous la rotonde du dépôt. Puis la 2CC2 est de nouveau dételée, afin de permettre de nouvelles photos dans la lumière chaude de cette fin d'après-midi.
Plusieurs accompagnateurs repartent en TGV, mais une nouvelle équipe de conduite, d'Ambérieu, a pris la relève. Vers 16 h 50, nous repartons en direction de Lyon, cette fois sous caténaire 1500 V. Evidemment, il est hors de question de lever les pantos de la 2CC2 !
Le jour décline, et les photographes se font rares, l'étrange convoi a toujours du succès, notamment lorsque la 3402 siffle. A 17 h 35, arrêt à Rive de Gier, pour laisser passer TGV et TER. Le départ est retardé car un train de fret qui doit nous dépasser a eu une rupture d'attelage.

Dans une belle lumière de soleil couchant, arrêt à Rive-de-Gier.

Comme tout au long du parcours, Serge Collomb est en relation avec ses homologues des autre PC, et de celui de Lyon en l'occurrence. Il prépare d'ores et déjà la traversée du complexe lyonnais. Finalement, nous repartons vers 18 h 45, avec un peu de retard sur l'horaire.
Après Givors, nous entrons au faisceau de Badan vers 20 h, pour rebroussement. Un agent de manœuvre, prévenu du passage de la 2CC2, est tout heureux de cet arrêt pour venir admirer la machine.
Ensuite, nous traversons le Rhône pour rejoindre la ligne Impériale venant de Marseille, au raccordement de Chasse. Nous passons Sibelin, St Fons, pour ensuite longer les faisceaux de la Guillotière, et venir nous immobiliser en gare de Lyon Perrache. Des agents du PC nous attendent sur le quai. Il sont chaudement remerciés de leur aide. Et ils vont même nous permettre de repartir, après un nouveau rebroussement, à 22 h 30 au lieu de 0 h 50.
Après un arrêt à Vénissieux pour faire débarquer des membres de l'équipe, nous poussons jusqu'à Bourgoin Jallieu, où l'habituelle visite des boîtes d'essieux a lieu. Il fait maintenant vraiment trop froid pour rester en cabine de la 2CC2 !

Moment historique gâché par un problème technique (la loi de Murphy des photographes a encore frappé...), la 2CC2 vient de faire son entrée sous la coupole de Chambéry.

Lundi 21 janvier. Le voyage continue, via St André le Gaz, pour une entrée en gare de Chambéry à 2 h 15, après 402 km parcourus. Plus de photographes sur les quais, mais quelques agents du PRS, intrigués.
L'entrée de la rame au dépôt se fait après un dernier rebroussement. La 67364 est coupée et garée. La 67238 refoule la voiture de cantonnement sur une voie de garage, puis pousse la 2CC2 sous la célèbre rotonde à coupole.
C'est un moment historique, rempli d'émotion : près de trente ans après son départ, la 3402 est de retour à Chambéry ! Après passage sur la plaque tournante, la vieille machine est remisée sur la voie de la bascule, non loin de la « Grand Mère » CC 20001.
Il est 2 h 55, et cela fait exactement 24 h que nous avons quitté Montluçon. Dernier clin d'œil, comme toutes les locomotives en service rentrant au dépôt, la 2CC2 3402 est inscrite sur le registre d'entrée !

Maintenant entre de bonnes mains, la 2CC2 3402 devrait être restaurée. Le contrat passé avec la SNCF stipule qu'une association doit être constituée pour la remettre en état, afin de pouvoir la présenter lors de « journées portes ouvertes » telles que les Journées du Patrimoine. La voir rouler de nouveau par ses propres moyens est donc utopique, mais sait-on jamais, avec une équipe aussi motivée... En tous cas, ce simple acheminement, pourtant peu ébruité, a montré le grand intérêt du public pour le patrimoine ferroviaire. Et pour la SNCF, c'était une belle opération de communication qui change du tout puissant marketing.