Jeudi 17 janvier 2002. Une équipe menée par François Coppa, CTT (Cadre Transport Traction) à Chambéry et Georges Jenny, tandem à qui l'on doit le récent week-end d'adieu à la CC 7140 en Maurienne, arrive en voiture au dépôt de Montluçon. Pour effectuer quelque travaux avant l'acheminement : soudures, resserrage de boulons. L'opération la plus spectaculaire est le passage à la plaque tournante.
Vendredi 18 janvier. La précieuse autorisation de circuler est délivrée par le responsable du Pôle Sécurité Matériel de la région SNCF de Clermont, avec toutefois des restrictions draconiennes : vitesse maximale 30 km/h sur tout le parcours, 10 km/h sur les aiguilles en déviation limitées à 40 km/h et moins, arrêts tous les 30 à 50 km pour vérifier la température des boîtes d'essieux à coussinets, et enfin, interdiction de croisement et dépassement sur voie contiguë lorsque la 2CC2 est en mouvement. Cette dernière contrainte complique singulièrement le plan d'acheminement. Heureusement, elle ne s'applique que sur la région de Clermont, car il eût été difficile d'imaginer pouvoir traverser le complexe ferroviaire de Lyon dans ces conditions.

Autre vue de la superbe cabine de conduite de la 2CC2...

Photo : Dominique MOREAU

Samedi 19 janvier. A 3 h 15, les BB 67238 de Nevers et 67364 de Chambéry, encadrant la B5D UIC n° 50.87.82-70.092-0, quittent Chambéry pour rallier Montluçon en marche 819808/9. La voiture voyageurs servira de cantonnement pour l'équipe d'accompagnement, et participera, avec les deux diesels, à l'obtention d'une masse freinée suffisante, car la 2CC2 est non freinée et sa masse roulante (158 t) est conséquente.
Vers 9 h 30 les deux machines et la voiture arrivent à destination. Dans l'après-midi, le dépôt connaît une effervescence inhabituelle. La rame d'acheminement est formée, avec dans l'ordre pour le départ vers Gannat, la 67238, la 2CC2 3402, la B5D, et la 67364, qui assurera en permanence le chauffage de la voiture d'accompagnement (comme sur les trains d'Euros !) et permettra la réversibilité de la rame lors des nombreux rebroussements qui jalonnent le parcours jusqu'à Chambéry.

Derniers préparatifs au dépôt de Montluçon.

Symboliquement, François Coppa fixe de nouveau sur le flanc de la machine la plaque indiquant son dépôt d'attache, Chambéry, tandis que Georges Jenny refait les immatriculations à la craie, car les plaques ont été volées... L'état extérieur de la machine est relativement satisfaisant, et pour faire bonne mesure, on nettoie même sommairement les vitres.
Vers 17 h 35, la rame sort du dépôt, et va stationner en gare de Montluçon, où une alimentation statique 1500 V est disponible pour le chauffage.
L'équipe d'accompagnement se réunit au buffet de la gare pour faire un dernier point sur l'acheminement Elle se compose, outre François Coppa et Georges Jenny, déjà cités, de Maurice Berlioz et Marcel Delétraz, CTT à Chambéry, Frédéric Mottet, CTT de Lyon-Vaise, Maurice Paz, agent du matériel de Chambéry, Serge Collomb, chef adjoint au PC de Chambéry, Michel Sabatini, conducteur de Chambéry, et Sylvain Meillasson, que j'ai rejoints dans l'après-midi. A 22 h 30, Pierre Nourissier arrive en provenance de Paris pour se joindre à nous. La nuit est courte, l'équipe se partageant entre le foyer des roulants et la voiture de cantonnement.